CHIRAC ET LES FRANCAIS

Publié le par CHRISTOPHE BARBIER

Chirac et les Français        
Vite, la présidentielle!

 

Selon un sondage BVA pour L'Express, un tiers des Français souhaite que Jacques Chirac démissionne. Et les électeurs commencent à se polariser


Est-ce impatience? Est-ce lassitude? Les deux, sans doute, unies en une forme d'exorcisme pour accélérer le temps. Les Français à la fois donnent le départ de la course présidentielle, qui doit s'achever dans seize mois, et manifestent leur désir d'avancer cette échéance. D'un côté, les électeurs sondés par BVA pour L'Express commencent à se polariser, preuve que la catalyse élyséenne frémit: le souhait de voir élu un candidat de gauche monte (41%, + 3) et celui de garder au Château un locataire de droite... monte aussi (32%, + 1)! Une double ascension due au reflux des sondés qui ne se prononcent pas. Il y a de l'électricité dans l'air politique depuis les émeutes de banlieue, en novembre, et les deux camps, lentement, s'organisent. L'absence d'enthousiasme et de clarté, notamment à gauche, n'empêche pas ce début de mobilisation.
Mais ce cliquetis de prise d'armes provient aussi d'un autre phénomène: l'exaspération exprimée à l'égard de Jacques Chirac se transforme en désir de présidentielle anticipée: 33% des sondés souhaitent ainsi qu'il démissionne - 37% à gauche, 27% à droite. Son score au baromètre des bonnes opinions (36%), carré des derniers supporters, est à peine supérieur à cette phalange d'imprécateurs qui le pousse à quitter l'Elysée. C'est un puissant rejet que celui-là, et les 33% des électeurs désirant ce départ composent un «tiers Etat» qui ne peut que croître avec le temps. Que les chômeurs soient les plus ardents (45%) à demander qu'il quitte son emploi est, enfin, une ironie de l'Histoire qui éclaire le plus grand échec du président.
Parce que Jacques Chirac ne sut, en gaulliste, quitter le pouvoir au soir du 29 mai, après le référendum perdu, son congé lui est de plus en plus signifié par l'opinion: elle ne souhaite plus depuis de longs mois qu'il se représente en 2007 et lui suggère désormais d'écourter son mandat. Même à l'UMP, muée de parti du président en 2002 à fan-club de Nicolas Sarkozy aujourd'hui, on ronge son frein tout en «bouffant» du Chirac: 22% des sympathisants interrogés par BVA veulent une élection, vite. Fêtant le 17 décembre son 200 000e encarté, Sarkozy a affirmé que le prochain chef de l'Etat «s'engagerait sur les résultats et tirerait toutes les conséquences du fait de ne pas les tenir». A cette aune, combien des 22 titulaires du poste auraient fini leur mandat?
 

Publié dans Politique

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Merci infiniment pour cette utile et précieuse information. Super votre blog, bravo !
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