LA CAUSE PATRIOTE

Publié le par Claude Lamirand

 

Les radios françaises continuent encore de faire voir les mouvements de foule en Côte d'Ivoire comme ceux de gens qui menacent l'ordre public. Parce que l'ONU a donné son imprimatur à la politique de la France dans le pays, parce que la France délègue le sale travail de la subversion de la Constitution de la Côte d'Ivoire à l'Organisation de l'Unité Africaine, parce que les Forces Licornes apparaissent de fait dans un jeu d'arbitrage neutre entre le Nord " rebelle " et anti-Gbagbo et le Sud, loyaliste et constitutionnaliste, les Patriotes ivoiriens qui agitent les rues d'Abidjan sont présentés sous le jour le plus vil de simple " putchiste " alors qu'ils sont absolument exactement le contraire en défendant la Constitution de la Côte d'Ivoire, laquelle par le maintien au pouvoir du Président Gbagbo et le maintien de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire après expiration du mandat présidentiel et du mandat de l'Assemblée est absolument respectée par les autorité élues ivoiriennes.

Un coup d'Etat en Afrique prend généralement la forme d'une bande armée qui s'empare du palais présidentiel et qui déclare l'Etat d'urgence. Le nouveau pouvoir s'installe et parle ensuite, comme premier geste politique, de "période de stabilisation " qui lui permet de trouver et d'identifier la palette de ses soutiens dans le pays et à l'étranger (c'est à dire de dire ou va aller la richesse du pays et dans qu'elle poche), et, en ces temps démocratique au moins dans la justification morale, annonce que des élections se tiendrons prochainement.
Le coup d'Etat à l'ancienne, celui des années 70 consistait à ce qu'une troupe de soldats occidentaux, issu soit de l'armée officielle, soit des services secrets, soit d'une combinaison barbouze et renseignement militaire, renverse directement le pouvoir décevant à l'ancienne métropole pour y placer ses hommes.
Cette technique est désormais trop voyante, et c'est au moins une chose que la France a appris. Tout d'abord, il est difficile de faire un tel " putch" contre un président ivoirien qui a été élu par son peuple et contre une vie politique légale animée par une assemblée nationale pareillement élue. Il est impossible en plus de nier la légitimité de ces deux élections parce qu'elles ont été reconnues comme régulière par les observateurs de la communauté internationale, par la France notamment et par les organisations internationales telles que l'ONU et l'OUA. Faire un putch direct contre la Présidence Gbagbo, s'est donc bien refuser le résultat des urnes ivoiriennes. Pourtant nous sommes bien en présence d'un coup d'Etat qui cherche a se faire mais avec la finesse des camouflages du droit international.

La France qui accepte bien la démocratie en Afrique sous réserve qu'elle soit approuvée et fidèle à elle, a rapidemment prit ombrage des vélléités de la Présidence Gbagbo pour gouverner la Côte d'Ivoire dans l'intérêt des Ivoiriens, et n'ont plus dans l'intérêt de " certains intérêts très particuliers " de la France, plus ou moins concentrés comme pour un pur jus d'orange dans la cellule " africaine " de l'Elysée. Comme il ne faut pas compter que la politique en Afrique de la France voit le jour dans un pays ou les affaires étrangères sont le domaine réservé du Président français, on parle de politique africaine de la France comme s'il s'agissait d'administrer une question nationale. Le fait est que les questions nationales en France sont au moins examinées par les élus du peuple français, et le fait est que l'Afrique tombe dans la conception des affaires étrangères, donc présidentielles, et que la politique de la France n'est pas la " Politique de la France en Afrique ", mais la politique africaine de la France, ce qui veut dire que le " pré-carré " reste un empire français. La démocratie africaine n'est acceptable pour la France que dans la mesure ou elle ne remet pas en cause les " accords de défense " et les " accords de coopération " lui permettant sous l'argument fallacieux de défendre la légalité des Etats et de les aider à se développer, de faire tout le contraire en se servant de l'armée française dans le même but que du temps du colonialisme officiel et a tenir pour aide ce qui est en réalité l'accord de prébendes à ceux qui sur place sont autorisés à agir en politique dans le cadre de la définition qu'en a donné le président français.

Le problème de Gbagbo et de la démocratie en Côte d'Ivoire, c'est que lui Et le peuple ivoirien se sont mis à croire qu'ils étaient indépendants et qu'avec le mandat du peuple, un pouvoir élu tire sa légitimité dans le cadre du respect de la Constitution du pays, pareillement adoptée démocratiquement par les Ivoiriens, et ironie de l'histoire, non sans la préalable approbation, et même rédaction de Paris.
Le but de la France est de se débarrasser au plus vite d'un Gouvernement ivoirien qui se mettrait à croire qu'il est libre de faire une politique pour la Côte d'Ivoire.
Gbagbo fut un ami des socialistes français qui l'ont bien laissé tomber et qui illustre d'ailleurs par ce geste toute la valeur de leur lutte contre la mondialisation à partir du moment ou paraillement, l'Africain reste le serviteur du pouvoir français.
Alors on tente de faire passer Gbagbo pour un putchiste alors que la constitution ivoirienne dit ceci :
les élections ne peuvent être organisée que si le territoire national est intègre : ce n'est pas le cas puisqu'il y a des " rebelles " favorables à la France qui occupe le Nord, une zone tampon, et une occupation militaire française au Sud. Le mandat du Président et de l'Assemblée Nationale sont Prolongés tant que les élections n'ont pas eu lieu : c'est le cas de figure aujourd'hui, puisqu'il est impossible d'organiser des élections.
A partir du droit constitutionnel ivoirien, la communauté internationale faite de l'ONU, de l'OUA et de la France ne fait rien d'autre que de suspendre l'exécution de la Constitution ivoirienne après avoir réussi à empêcher la tenue des élections. Non seulement, cette communauté internationale et africaine impose ses hommes, comme Banny, au pouvoir légal et légitime de Gbagbo, mais en plus elle demande aujourd'hui aux élus de Côte d'Ivoire de suspendre leurs institutions représentatives avant que le droit international, dans l'aléas des négociations entre Etats étrangers, supplante cette constitution ivoirienne.

Bref, il s'agit, parce que Paris s'oppose à la politique nationale ivoirienne en Côte d'Ivoire, de remettre en cause l'intégralité du processus démocratique, de subvertir l'Etat ivoirien, d'illégitimé ce qui ne peut s'illégitimé, le droit de vote des Ivoiriens et sa traduction en un Président élu, Laurent Gbagbo, et d'une Assemblée nationale élu présidée Par Mamadou Koulibaly.

Monsieur Banny est l'instrument de la communauté internationale contre le droit du peuple ivoirien à disposer de lui-même, et sans nul doute, il est en vue pour remplacer Gbagbo, mais à travers Gbagbo, un régime, celui de la démocratie ivoirienne. C'est le serviteur de la cellule africaine de l'Elysée, c'est l'ami lié du président Jacques Chirac, son préfet sur place chargé de faire rentrer la Côte d'Ivoire dans le champs impérial français. Jacques Chirac, c'est fini ! Dans quelques mois, il ne sera que dans les chroniques judiciaires.

On comprend donc que le peuple ivoirien, s'il veut sont indépendance, n'a pas autre chose à faire qu'a attendre pour rendre totalement impossible tout implantation d'un nouveau régime, qui ne peut pas être légitime, en Côte d'Ivoire. Et c'est en ce sens qu'Abidjan n'est pas agité par des putchistes ou des émeutiers, mais par des Patriotes qui veulent vivre libres, qui ont une ambition pour leur développement et qui défendent la Constitution, et de fait, la liberté de la Côte d'Ivoire.

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V
sympa et rapide, merci.
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P
L'Afrique est dans une situation de domination et tout est fait pour l''y maintenir. Ma colonisation a juste changer de forme, mais les mentalités de "l'occident" sont toujours les mêmes. L'Afrique s'en sortira que si elle coupe le cordon ombilical avec l'Europe et recentre ses relations avec l'Asie, L'inde.
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